« Surgi des profondeurs de la Terre, Le Dragon de Calais a fait son apparition dans la ville et a décidé d’y rester. Il vit depuis sur le front de mer et évolue sur le parvis de la plage récemment rénové, face au ballet des ferries. Le sang qui coule dans ses veines est marqué de l’ADN des animaux qui le composent. Parmi eux figurent les iguanes et les varans. Le Dragon possède une force, il émet quotidiennement un signal magnétique, une onde si puissante, qu’elle rayonne au-delà des mers. C’est un appel à sa famille. Le premier à l’avoir entendu est un iguane. Il est en route pour rejoindre le dragon. C’est l’Iguane Sentinelle du Fort Risban. Il sera bientôt suivi par d’autres sauriens. »
François Delaroziere,
Directeur artistique de la Compagnie La Machine
Au cours de l’été, l’équipe des dragonniers a capté un signal magnétique puissant émanant du Dragon de Calais. Les premières conclusions laissent à penser qu’il s’agit d’un appel aux sauriens qui composent sa famille. Un Iguane Sentinelle, premier camarade ‘fixe’, a répondu à l’appel et s’apprête à élire domicile sur
le parvis de la Cité du Dragon, à deux pas du front de mer dès le vendredi 4 septembre 2020.
Cette première machine sentinelle sera manipulable par le public dès la rentrée. Elle trônera sur le parvis de la Cité du Dragon de Calais en la forme d’un iguane juché sur son rocher. Il mesure 4 mètres de long et 1,8 mètres de haut. Gracieux
tel un éloge du temps qui passe, il lézarde au soleil, scrutant le port et la mer à l’horizon. Nouveau membre de la famille des machines imaginées pour Calais, il se laisse manipuler pour créer surprise et interaction à l’aide d’une commande légèrement déportée. Il est très agile, crache de l’eau, se redresse, bouge la tête et la queue, permettant à tout un chacun de devenir machiniste en herbe et de donner vie à l’animal.
Constitué du même ADN que le Dragon, l’Iguane est aussi fait de la même peau. En effet, l’essence de bois utilisée est un pin radiata préalablement acétylisé (© Accoya) afin de résister au mieux aux embruns marins. Trois mètres cube de bois ont été nécessaires pour constituer les 78 pièces qui constituent l’Iguane.
Pour chaque machine imaginée par François Delaroziere, l’idée est de ne jamais cacher les rouages mécaniques mais au contraire de les dévoiler. Ainsi, sous les coques bois, le spectateur devine le squelette de l’animal, la structure mécanique qui permettra de mettre en mouvement le reptile. Si la structure métallique de l’Iguane a été réalisée en acier inoxydable afin de résister au mieux aux conditions climatiques et à l’humidité, le rocher sur lequel est perché l’Iguane est quant à lui en acier corten, un acier auto patiné qui peut se rouiller sans s’altérer. Cet acier est similaire à celui des containers sur lequel sera perché l’Iguane. La matière étant elle-même en mouvement, la rouille patinera ainsi ce rocher pour devenir au fil du temps, sa couleur définitive. Cette couleur rouille du rocher contraste radicalement avec les tons verts-bleus de la peau de l’Iguane.
Au cœur de la démarche artistique de la compagnie La Machine, le mouvement est interprété comme un langage, une source d’émotion. Si l’Iguane ne se meut pas dans la ville, elle reste comme toutes les créations de la compagnie une machine en mouvement. Manipulé par le public, celui-ci peut ainsi bouger sa tête et sa queue, se redresser ou encore cracher de l’eau. Pour commander les mouvements de l’animal, deux ou trois visiteurs actionnent six joysticks placés sur le pupitre de commande.
L’arrivée à Calais de l’Iguane constitue un point d’étape qui annonce la poursuite de la transformation culturelle et urbaine de la Ville. Nouvel élément d’un univers artistique et imaginaire, l’Iguane préfigure l’arrivée de nouvelles créatures inspirées des sauriens dans différents lieux emblématiques de Calais. Chaque machine sera ainsi attachée à un lieu qui a subi une transformation : Le Dragon de Calais sur le front de mer, les machines fixes d’observation au Fort Risban, les varans de voyage au Dombuker, la famille des iguanes au Fort Nieulay et le Grand Iguane au quartier Saint Pierre.