La Galerie des Machines de Nantes a rouvert ce mois – ci et une nouvelle machine y a fait son apparition : Un caméléon de 2 mètres de long et de près 150kg. Construit dans les ateliers nantais de la Compagnie La Machine, il rejoindra ensuite avec les autres animaux du bestiaire du futur Arbre aux Hérons. Le caméléon imaginé par François Delaroziere et Pierre Orefice est un caméléon en position d’attaque extrêmement coloré. Après avoir identifié sa proie, le caméléon grâce à sa langue préhensible, va tenter de gober une mouche posée sur sa branche, avec une précision de mouvement incroyable. Alternant une gestuelle lente à des actions fulgurantes, le caméléon affiche une extrême précision pour fondre sur sa proie. À l’image d’un art martial, le caméléon ne rate jamais sa proie !
Une mécanique à vue
L’équipe de constructeur.es n’a pas cherché à cacher la mécanique en créant un « caméléonus – mécanicus ». Pour mettre en mouvement ce caméléon, un vérin actionne un parallélogramme pour faire avancer ou reculer le caméléon tout en gardant l’assiette de l’animal. Le caméléon se lève et se baisse grâce à un système de ciseau. La langue a constitué un véritable défi technique. En effet, les formes organiques présentes dans la nature sont toujours difficiles à interpréter mécaniquement. Identifier ce qui est impressionnant dans la nature et le retraduire en termes de mécanique n’est pas toujours évident.
Précision des mouvements
Tandis qu’un machiniste s’attèle à l’attaque de la proie, les visiteurs peuvent manipuler les yeux de l’animal, donnant un air mutin au caméléon. Celui-ci, commençant par une succession de mouvements très lents, se met alors à ouvrir les yeux, se lève se tend, ouvre la gueule pour enfin dégainer et gober la mouche avec sa langue dans un mélange de lenteur et de vitesse fascinant.
Couleurs mouvantes
Tout comme le caméléon dans la nature, les couleurs de l’animal sont vivantes et apparaissent différemment en fonction de la longueur des rayons du soleil. Ses écailles, comparables à des centaines de pixels, sont extrêmement colorées. Toute la démarche à la Machine est de trouver une couleur qui vive, que nos couleurs soient mouvantes. Pour ajouter de la nervosité à la couleur, la peintre a travaillé en mélangeant travail au crayon et glacis.