Évoluant à travers les Jardins suspendus de l’Arbre aux Hérons, le visiteur découvrira une multitude de micro-paysages, des scènes végétales variées et inattendues nichées dans les sinuosités de l’acier. C’est au sein d’un de ses micro-paysages, que prendra place la Nuée de papillons. Inspirée des papillons monarques du Mexique, cette machine reproduit ces nuées très impressionnantes qui ont lieu lors de leur grande migration. Installée sur un bac aquatique peuplé de roseau, de papyrus ou de lentilles d’eau, la nuée semble soulever la mécanique dans son envol.
Lorsque François Delaroziere et Pierre Orefice imaginent le bestiaire mécanique de l’Arbre aux Hérons, ils souhaitent très vite y intégrer des papillons. Cependant, les papillons possédant des ailes proportionnellement beaucoup plus grandes que leur corps, il est difficile d’imaginer cet animal en mode forain, c’est-à-dire, pouvant embarquer des spectateurs. Après un temps de travail avec
Pierre Orefice, François Delaroziere dessine alors une multitude de papillons, légers et vibrants, en repensant aux papillons solaires du jardin de son enfance, Pierre imagine un système de pédalier avec un cycliste embarqué. L’équipe de constructrices et constructeurs de La Machine entre alors en scène pour modéliser et formaliser la sculpture grâce aux outils de conception numérique.
Un cycliste pour 35 papillons
La Nuée de Papillons fait partie des éléments du bestiaire mécanique manipulable par le public. Elle ne possède pas d’automate ni de capteur, mais un système mécanique simple de transmission par chaine relié à un arbre à cames. Chaque papillon est installé sur une tige d’acier dimensionnée pour rester souple. Pour actionner la machine, le visiteur doit pédaler pour provoquer le mouvement. Au cœur de la nuée, Certains papillons sont de plus grande taille et de couleurs différentes. Une tringlerie permet de légèrement déplacer les papillons latéralement. Il faut savoir que dans la nature, si le vol du papillon peut sembler saccadé ou maladroit, il n’en est rien ! Avec environ 10 mouvements par secondes, cet insecte a une cadence 20 fois inférieure à l’abeille. Les papillons effectuent une rotation de leur corps à chaque battement d’ailes. Ce mouvement aide l’insecte à voler en direction du haut. En ajustant l’angle de leur corps, ils peuvent modifier leur trajectoire, se déplacer vers l’avant plutôt que vers le haut. En outre, pour respirer, les papillons disposent de petits orifices répartis sur leur abdomen. C’est la contraction des muscles de l’abdomen et du thorax qui va entrainer le mouvement. des ailes. Pour reproduire ce battement d’ailes spontané, les constructeurs ont placé un ressort à la base de chaque papillon. Le mouvement oscillant vertical de la tige qui le supporte entraine naturellement l’ouverture et la fermeture des ailes.
Le choix des matériaux
Installé sur un châssis mécanique en inox qui résiste aux aléas climatiques, le corps des papillons est réalisé en plaques d’aluminium découpées au jet d’eau puis assemblées couche par couche pour créer le volume. La nature offre par ses motifs et ses formes géométriques des exemples
d’architecture extraordinaires. Observée à la loupe, elle est une formidable
inspiration. Pour reproduire le réseau impressionnant de nervures des ailes en gardant la transparence et les jeux de lumière, l’intérieur des ailes a été réalisé dans la même matière que les films polyester utilisés pour les projecteurs de théâtre afin de laisser passer la lumière.
La Nuée de papillons sera visible et manipulable par le public de la Galerie des Machines à Nantes dès le 5 février 2022. Les visiteurs pourront alors se mettre en selle afin de réveiller les 35 papillons…
Avis aux cyclistes, amateurs de vélocipèdes et de lépidoptères !